L'AMOUR OUF
co-écrit et réalisé par GILLES LELLOUCHE
à partir du 16 octobre
SORTIE
NATIONALE
avec Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikah...
France - 2024 - 2h45
Gilles Lellouche adore le cinéma, et ça se voit ! Acteur passionné, il arrive toujours à nous surprendre, souvent à nous émouvoir. Et en tant que réalisateur son premier long-métrage (Le Grand Bain) avait su réunir un casting 5 étoiles et conquérir à la fois le public et la critique. On attendait son second film avec beaucoup d’impatience et le voilà enfin sur nos écrans : un film fleuve, un film fou, une déclaration d’amour inconditionnelle au cinéma d’un gourmand qui aime le dévorer, le partager. C’est ample et touchant, drôle et violent... Le film d’un réalisateur fleur bleue et rouge sang.
Les “oufs” de Lellouche sont Jackie et Clotaire, qui s’énamourent au lycée, et vont tisser une idylle intense, bien au-delà du raisonnable. Elle est petite bourgeoise, grande gueule. Il est fils de docker, rejeton turbulent d’une famille nombreuse, habitué à prendre des roustes. Le môme aux coups de poings et coups de sang faciles sera repéré par les maffieux du coin... Un séjour en prison séparera Jackie et Clotaire mais rien n’y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur...
Le film doit beaucoup à ses acteurs, impeccables. Les jeunes Mallory Wanecque et Malik Frikah sont d’incroyables révélations et Adèle Exarchopoulos et François Civil forment un couple plus vrai que nature en Clotaire et Jackie adultes. Quelques séquences suffisent à Élodie Bouchez, Karim Leklou, Jean-Pascal Zadi, Anthony Bajon et Raphaël Quenard pour laisser éclater leur talent. Lellouche signe un drame shakespearien qui oscille entre la romance, la comédie, le film de gangsters, avec un récit d’apprentissage. Il y ajoute une dimension sociale autour de la lutte des classes et du sentiment d’appartenance à un milieu. C’est beaucoup pour un seul film. Mais ça marche. Et cette proposition, dont la démesure constitue à la fois la principale qualité et la source de ses quelques défauts, dénote une envie de cinéma réjouissante.