LE TEMPS D'AIMER

1947. Madeleine fait partie de ces femmes dont les cheveux furent tondus après la dénonciation d’une liaison avec un soldat allemand. Sur une plage, devenue serveuse dans un hôtel-restaurant, cette mère célibataire d’un petit garçon fait la connaissance de François, étudiant riche et insaisissable qu’une légère séquelle de la polio singularise encore. Tous deux ont envie d’oubli et de renouveau et chacun(e) croit les trouver en l’autre. L’avenir leur appartient, même si un secret menace leur amour.
Écrit avec Gilles Taurand (ancien collaborateur d’André Téchiné), le film traverse les âges et les époques et interroge, entre autres, la parentalité, la transmission, la bisexualité, le déterminisme social et la fidélité. Katell Quillévéré crée ici une arythmie palpitante, s’attarde voluptueusement sur certains moments, puis escamote des saisons et des années. Le film est au final un mélange de classicisme et de modernité, mariant le romanesque à la lucidité et l’histoire de France à l’imaginaire. Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste incarnent ces complexités avec panache, lui par une fragilité lunaire et émouvante, elle, en puisant plus profond que dans sa fantaisie naturelle, jusqu’à la transfiguration.
   (d’après Télérama)