OMAR LA FRAISE

Difficile de résumer un tel film tant il navigue entre différents registres et enrichit ce qui semblait être son histoire principale d'intrigues secondaires.
Omar la fraise passe ainsi du film de gangsters à la romance, du portrait de deux losers magnifiques à celui de gamins des rues. Il alterne humour et mélancolie, violence et émotion. Il laisse également une place de choix à une Algérie à mille lieux des cartes postales : celle des magouilles, des trafics, des laissés-pour-compte qui se débrouillent comme ils peuvent. Le film
n'est pourtant ni sordide, ni désespéré : en trouvant une étonnante fluidité entre tous ces éléments composites, il
parvient à conserver une forme de drôlerie, de décalage. Il crée ainsi un impayable duo de bandits sur le retour, aussi pathétiques qu'attachants : Reda Kateb et Benoît Magimel s'en donnent à cœur joie pour les incarner, trouvant le juste équilibre entre le burlesque et le sérieux. Truffée de jolies trouvailles scénaristiques - concernant notamment l'origine du surnom Omar la fraise - cette immersion dans une Algérie interlope est une belle découverte : sans jamais céder à la facilité, ce premier long-métrage réussit à merveille un mélange des genres aussi stimulant que divertissant. Bsahtek !
Omar, plus connu sous le nom d’Omar la fraise, a régné pendant des années sur le milieu du banditisme français.
Condamné, il s'est réfugié en Algérie pour éviter de finir ses jours en prison. Accompagné de son acolyte Roger, il tente de s'adapter à cette nouvelle existence, entre petites combines lucratives et velléités de “réinsertion”. Mais il n'est jamais facile de changer de vie...