THE OLD OAK

Le titre du dernier (peut-être, hélas, dans tous les sens du terme) film de Ken Loach, 87 ans, est le nom d’un pub perdu quelque part dans une petite ville minière sinistrée du nord de l’Angleterre.
Ce débit de boissons, Ken Loach en fait bien sûr un territoire politique. Avec son enseigne de guingois, ses meubles hors d’âge et son comptoir fatigué, le lieu devient un microcosme des grands blessés de la société : à ma droite, les habitués, le nez dans leur pinte, leur désarroi et leur haine xénophobe. Et puis les familles locales, cabossées, enferrées dans le chômage, qui peinent à se loger décemment, à nourrir leurs enfants… À ma gauche, des familles de réfugiés syriens récemment “accueillies” en ville, dans la plus grande méfiance. Au centre, il y aura une amitié lumineuse…
Ken Loch nous propose ici une fable aux allures de testament. On lui reprochera sûrement sa “naïveté”, qui n’est en fait qu’une indéfectible confiance dans la générosité des gens. Ce beau récit, où tout sonne si juste, semble puiser sa force dans tout le reste de l’œuvre de Ken Loach et nous prouve une fois de plus à quel point le “vieux chêne” est encore vert.