Fanon

Fanon avance sur les terres de la biographie filmée, à travers une des figures phares du tiers-mondisme et de la pensée anticolonialiste. Né en 1925 à Fort-de-France, en Martinique, Frantz Fanon est volontaire en 1943 et combat pour la libération de la France sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Formé à la psychiatrie en métropole, il est nommé en 1953 chef de service à l’hôpital de Blida, en Algérie. Et c’est là que ce film le rejoint, jusqu’à sa mort, en 1961, en terre algérienne, où il demande à se faire enterrer après en avoir été expulsé par l’Etat français en 1957 pour son engagement aux côtés du FLN. (…) Le choix de Jean-Claude Barny consiste à ménager au moins cinq lignes directrices : le travail institutionnel de Fanon à l’hôpital ; le racisme de l’administration française, dont il fut lui aussi victime ; son engagement proprement dit auprès du FLN ; la teneur de sa pensée, comme intellectuel, sur la question coloniale ; les configurations sensibles qui entouraient son séjour algérien. Pas une mince affaire. (Le Monde)