WINTER BREAK

Et si nous passions nos fêtes de fin d’année avec un vieux professeur pédant et bourru, un ado tête-à-claques torturé par ses hormones et une cuisinière endeuillée par la mort de son jeune fils ? Ajoutez à cela de la neige à ne plus savoir qu’en faire et une vieille école sous-chauffée et vous avez un film étrangement réconfortant, drôle et émouvant !
Hiver 1970 : M. Hunham est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour
garçons de la Nouvelle-Angleterre. Sachant manier l’ironie vacharde et un certain sadisme, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Pas de surprise : c’est bien lui, sans famille et sans ami, qui aura la tâche de surveiller la poignée de pensionnaires qui ne peut pas rentrer chez eux pour les vacances de Noël. Ils sont quatre dans ce cas et Hunham entend bien les mener à la baguette. Trois d’entre eux trouvent rapidement le moyen de décamper et il n’en reste bientôt plus qu’un : Angus Tully, que sa mère a lâchement laissé là au dernier moment pour s’offrir une lune de miel avec son nouveau mari. Amer, Angus laisse vite exploser sa rage sur Hunham sous le regard résigné de Mary, la cuisinière de l’établissement qui passe son premier Noël sans son fils, récemment mort au Vietnam. Mine de rien, ces trois exclus formeront pendant quelques jours une improbable famille.
À partir de cette trame, somme toute assez familière, Payne réalise une comédie douce-amère réjouissante et incroyablement tendre. Le scénario vise juste, les dialogues sont savoureux et impossible de terminer sans un mot sur l’impeccable trio d’acteurs : Paul Giamatti est simplement excellent (on l’avait déjà tant aimé dans Sideways du même réalisateur), le jeune Dominic Sessa est définitivement à suivre et Da’vine Joy Randolph est boulevesante.