Jardin d'été

Première visite dans ce Jardin d’été éblouissant, où pousse, parmi les herbes folles et la danse des papillons, une drôle d’amitié entre un vieillard et des écoliers. Réalisé en 1994 par le Japonais Shinji Sômai, disparu en 2001, ce film est en effet resté inédit dans nos salles jusqu’à sa sortie aujourd’hui dans une version restaurée. Découverte d’un trésor de cinéma, le temps d’un récit d’apprentissage gorgé de tendresse et de soleil. Nos trois jeunes héros sont aussi remuants et bavards que turlupinés par l’idée de la mort, depuis que l’un d’eux a perdu sa grand mère. C’est le début des vacances et ils sont intrigués par un papi bourru et solitaire du voisinage, retranché dans sa vieille maison nichée derrière une dense végétation. Et s’il mourait, sans que personne ne s’en aperçoive ? De filatures en planques, d’intrusions dans le jardin ébouriffé en débats désopilants, le trio se lance dans une mission de surveillance vite éventée par sa cible. Commence alors la plus touchante, la plus lumineuse et délicate des relations, entre les deux bords de la vie, mais aussi entre deux Japon, le nouveau et l’ancien, profondément marqué par la guerre. “Lunettes”, “Sac d’os” et “Sumo”, ainsi que les surnomme leur nouveau grand-père d’adoption, ne vont pas seulement découvrir l’art de jardiner.
Ils vont aussi apprendre les secrets et les douleurs d’un homme hanté depuis des décennies par ses propres visions de mort. À la fois euphorisant et mélancolique, ce Jardin d’été
fleurit sur des terres subtiles proches du cinéma d’un compatriote plus célèbre dans nos contrées, Hirokazu Kore-eda, cet autre orfèvre de l’enfance.
(d’après Télérama)
Pour tous à partir de 10 ans